• Le premier ministre, François Fillon, préconise la remise en cause de la référence à la durée légale du travail, fixée à 35 heures depuis la loi Aubry. Dans une lettre adressée le 26 décembre aux dirigeants syndicaux et patronaux, il souhaite que la définition du temps de travail soit intégrée dans la négociation interprofessionnelle sur la représentativité qui doit s'ouvrir le 24 janvier. Il fixe au 31 mars 2008 le délai pour qu'elle aboutisse avant que le gouvernement s'en saisisse.

    Après le déblocage des heures supplémentaires dans la loi sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat (TEPA), puis l'annonce du rachat de jours de RTT, le gouvernement veut faire sauter un nouveau verrou. Il reprend à son compte la proposition de Laurence Parisot, la présidente du Medef, qui envisageait que la durée du travail puisse être négociée par les branches ou dans les entreprises après la signature d'accords majoritaires.

    "La juxtaposition de normes législatives, réglementaires ou conventionnelles a limité les possibilités de négocier sur la durée du travail au plus près des réalités vécues par les entreprises et les salariés", explique M. Fillon, qui propose de "parvenir à un droit plus lisible et plus adaptable". Et le premier ministre de soulever une série de questions concernant "le domaine réservé à la loi (qui) pourrait être recentré sur la définition des règles nécessaires à la protection et à la sécurité des salariés". Dans la foulée, il interroge les partenaires sociaux à propos des "conditions de validité d'un accord d'entreprise pour qu'il puisse librement déterminer les règles applicables : seuil de déclenchement des heures supplémentaires, taux de majoration..."

     

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-994201,0.html


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    La solidarité se heurtant à l'extension continue des «droits à», il devient nécessaire de revisiter le principe de fraternité. Celui-ci était pensé afin de fonder moralement la vie sociale en se passant des préceptes religieux dans le contexte anthropologique de l'individualisme des Lumières.

    La laïcité française ne se résume pas à l'absence de concordat, à la (relative) séparation de l'Eglise, des Eglises, et de l'Etat. Si les pères fondateurs ont voulu réduire les droits et l'influence (dans l'école en particulier) de l'Eglise catholique, c'est avec l'espoir que <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la R←publique">la République</st1:PersonName> remplace celle-ci dans le rôle d'éducatrice comme dans celui d'énoncer, d'enseigner, de représenter les valeurs communes. Cet aspect positif de la laïcité est au moins aussi important que la lutte anti-cléricale et inséparable de celle-ci : comment tenir en lisière l'institution catholique si l'on n'est pas capable de fonder moralement la vie sociale en se passant des préceptes religieux ?
    Pour ce faire le principe de fraternité, paraissait tout indiqué, puisque c'était le troisième mot de la devise du régime nouveau. Il était aussi riche de promesses : après deux mots résumant les droits des citoyens, il indiquait les obligations qu'ils avaient les uns envers les autres. La trilogie associait ainsi droits et obligations, droit et morale. Pareillement équipée, <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la R←publique">la République</st1:PersonName> française paraissait dépasser et démentir la critique que Marx avait faite de la déclaration des droits de l'homme : charte de l'égoïsme, où le seul élément de morale sociale était l'interdiction de nuire à autrui.

     

    http://www.marianne2.fr/Suite-francaise-3-Fraternite,-Solidarite,-Fraternite_a82447.html 

     

    [Merci à Nicole]


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    «Il faudra compléter la loi de 1905» Jean-Pierre RAFFARIN

     

    LE FIGARO. En quoi la laïcité vue par François Bayrou vous heurte-t-elle?

     

    Jean-Pierre RAFFARIN. J'y vois une déclinaison d'un vieux concept, exclusif des religions. Cette vision historique doit être modernisée. Notre paysage religieux n'est plus celui du temps des «cultes révolutionnaires» de Robespierre. Aujourd'hui, nous avons besoin de la laïcité partagée pour régler les relations entre religions et politique, mais aussi pour servir de grammaire entre les différentes religions, pour leur permettre de se parler dans l'espace public.

    <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la France">La France</st1:PersonName> doit-elle renoncer à son exception républicaine ?
    Non, mais nous devons l'adapter. Défendre la spécificité française en reprochant à Nicolas Sarkozy ses références aux racines chrétiennes de <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la France">la France</st1:PersonName>, comme le fait François Bayrou, c'est nier la réalité. En cette période de Noël, que voit-on ? Des Français qui, partout, célèbrent une fête religieuse, familiale et sociale. Au débat passéiste entre «la morale laïque» et «la religion civile», telle que la définissait Rousseau, je préfère le concept d'«éthique antérieure» de Paul Ricœur, car les religions sont, en amont, des sources pour les normes de la morale publique. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je suis favorable à l'enseignement de l'histoire des religions à l'école.

    Êtes-vous partisan d'une révision de la loi de 1905 ?
    Il faudra sans doute la compléter, notamment en matière de santé publique, mais je ne pense pas utile de remettre en cause ses fondements. La société française ne peut accepter qu'une religion tente de lui imposer un projet politique. Face au prosélytisme, à des provocations particulières, comme le port de signes religieux ostentatoires à l'école, il a fallu réagir. C'est pourquoi j'ai fait voter la loi interdisant le port du voile dans les établissements scolaires, et aussi pourquoi je suis favorable à des procédures transparentes en matière de construction d'écoles religieuses. Ce serait un moyen efficace de lutter contre des pratiques clandestines. Avec Nicolas Sarkozy, nous avons eu d'utiles débats aussi bien sur la question du voile que sur celle de l'organisation du culte musulman en France ; cela a été le début d'une vraie proximité en contribuant à notre réflexion sur la nécessité de sortir la laïcité du carcan historique dans lequel elle était enfermée. Je partage tout à fait sa conception d'une laïcité «positive» représentant la diversité des religions en France.

    Est-ce le rôle du politique de se mêler de questions spirituelles ?
    Bien sûr. On ne peut pas limiter le politique à un rôle de technicien. Il ne s'agit pas de penser à la place des citoyens, mais pour garantir leur liberté, il faut avoir la conscience de la profondeur de la question du sens. On ne peut donc pas l'exclure du débat public. Je pense que l'apostasie n'est pas une force de progrès dans nos sociétés.

     

    http://www.lefigaro.fr/politique/2007/12/27/01002-20071227ARTFIG00400-raffarin-il-faudra-completer-la-loi-de-.php 

     

    [Merci à Nicole]


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    C'est une véritable régression dans la manière de concevoir la laïcité que Nicolas Sarkozy vient de nous proposer dans son discours de Rome, sous prétexte de nous en offrir une version positive et moderne. Cela tient à ce que sa réflexion implique à la fois un contresens théorique, une ignorance historique et un parti pris idéologique difficilement acceptables. Le contresens, d'abord. La laïcité, telle que <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la France">la France</st1:PersonName> la revendique depuis <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la D←claration">la Déclaration</st1:PersonName> des droits de l'homme et du citoyen, ne se définit pas positivement par une ouverture de principe aux croyances religieuses. Elle consiste bien plutôt dans un retrait ou une abstention qui fait devoir à <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la R←publique">la République</st1:PersonName> de ne pas porter atteinte à la liberté de conscience et de culte et, par conséquent, de n'en reconnaître ou de n'en soutenir aucun en particulier. Elle garantit ainsi, à l'encontre du prosélytisme religieux, la liberté absolue d'être sans religion.

    Si la laïcité a un sens positif, ce n'est pas celui que lui prête notre président. Elle a pour fonction non de libérer les croyances, c'est-à-dire de les favoriser, mais de libérer des croyances instituées que les différentes églises ont toujours, peu ou prou, voulu imposer. Appuyée sur la raison, elle doit former l'esprit critique et le libre jugement de chacun, de façon à ce qu'il prenne ses distances avec tous les contenus de pensée religieux qui prétendent se soustraire au débat rationnel et fonder leur légitimité sur une source transcendante échappant à l'intelligence profane. Cette démarche n'interdit en rien que l'on retrouve et donc que l'on accepte les croyances religieuses, mais contrôlées par la raison humaine : des croyances qui ne s'opposent pas à ses acquis scientifiques et moraux, et débarrassées alors des emportements irrationnels qui les ont trop souvent caractérisées.

    C'est ici que la prise de position de M. Sarkozy révèle une ignorance étonnante, si elle n'est pas feinte. L'identité progressiste de <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la France">la France</st1:PersonName> républicaine ne s'est pas construite avec l'héritage chrétien officiel mais, pour l'essentiel, contre lui. Laissons de côté le grave passif de l'Eglise catholique dans son rapport aux sciences : au nom d'une Révélation dogmatisée, elle s'est régulièrement opposée aux grandes théories scientifiques, comme celles de Galilée ou de Darwin, pour autant qu'elles mettaient en cause sa vision du monde et de l'homme.

     

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-993888,0.html


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    Pour être plus présentables aux municipales, Laurent Fabius et Henri Emmanuelli ont décidé de garder la ligne.

    Pourfendeurs attitrés du Traité constitutionnel européen, qu'ils avaient contribué à rejeter en 2005, les deux figures tutélaires de l'aile gauche du Parti socialiste (PS) ont rendu les armes. Sur la liste des militants du Comité national pour un référendum (CNR), les deux noms manquent cruellement à l'appel.  


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