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    L'ancien ministre socialiste de l'Éducation nationale (1984-1986) défend la réforme des programmes proposée par Xavier Darcos.

    Le Figaro : Le projet des derniers programmes du primaire a été très critiqué. Qu'en pensez-vous ?

    Jean-Pierre Chevènement : Je suis surpris par la violence des expressions de Luc Ferry et de Jack Lang : ils parlent de programmes populistes et de vide abyssal. Ces critiques sont excessives. L'amour-propre d'auteurs blessés doit passer après les questions de fond : que valent les programmes du point de vue de la réussite des élèves ? La lecture des programmes de 2002 décourage par la longueur et le jargon pédagogiste employé. Que signifie par exemple «instaurer des dialogues didactiques» entre le maître et l'élève ? Il y a un progrès très net entre les programmes de 2002 et le projet d'aujourd'hui. Celui-ci a le mérite de définir des contenus précis tout en étant assez clair et moins jargonnant. Jack Lang assure que l'apprentissage du français était au cœur de ses programmes. Mais il était noyé dans l'ensemble des matières ! Le recentrage sur les fondamentaux, la mémorisation de petits textes vont dans le bon sens.

     

    http://www.chevenement.fr/Entretien-de-Jean-Pierre-Chevenement-au-Figaro-Oui-au-retour-aux-fondamentaux-a-l-ecole-_a591.html?preaction=nl&id=3345999&idnl=33511&

     


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    La lettre qui doit être lue aux lycéens n´évoque ni l´engagement du résistant ni le contexte historique.

    Le 18 mars 2007 au Zénith de Paris, le candidat Sarkozy déclarait : « Je veux dire que cette lettre de Guy Môquet, elle devrait être lue à tous les lycéens de France, non comme la lettre d´un jeune communiste, mais comme celle d´un jeune Français faisant à <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> et à la liberté l´offrande de sa vie, comme celle d´un fils qui regarde en face sa propre mort.» Xavier Darcos vient d´annoncer que la lettre sera lue le 22 octobre dans tous les lycées de France.

    La lecture se fera au matin du 22 octobre, au moment où le Président commémorera lui-même la mort de Guy Môquet : la lecture pourra se faire en classe ou en groupe, sans qu´aucune indication de durée ne soit apportée. Elle pourra être faite par un ancien résistant, mais aussi par «toute personnalité dont l´engagement, le rayonnement ou la notoriété pourraient sensibiliser les élèves». Au pire, la lecture sera réalisée par un enseignant qui aura cours par hasard à ce moment-là. Et un haut cadre du ministère de l´Education nationale de penser que «cette lecture ne devait pas être réservée aux professeurs d´histoire-géographie», une manière d´avouer que ce n´est pas l´analyse critique et la mise en perspective qui importent ici, mais plutôt le pathos et une forme de «communion» avec le Président.

     

    http://www.liberation.fr/rebonds/277501.FR.php 

     

    [Merci à Nicole]


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  • L'avant-campagne présidentielle s'est emparée de la question de la carte scolaire. Nicolas SARKOZY a tout bonnement proposé sa suppression pure et simple. Ségolène ROYAL a évoqué son aménagement ou son assouplissement. Les débats qui s'organisent autour de ces prises de position mêlent souvent la pure tactique, le double langage et la mauvaise foi. Il est utile d'y voir clair.
    La carte scolaire date de 1963 : elle a été mise en place en même temps que la création des collèges d'enseignement secondaire (les CES). Il s'agit de la fixation d'un périmètre à l'intérieur duquel toutes les familles qui résident doivent envoyer leurs enfants dans un établissement scolaire donné.
    Si la question est aujourd'hui posée, c'est pour au moins deux raisons, l'une liée aux pratiques personnelles et familiales des couches moyennes supérieures, l'autre résultant d'une analyse lucide de la réalité. Pour la première, il est clair que les couches moyennes supérieures ont engagé depuis longtemps la course au contournement de la carte scolaire. La prise de position contre la carte scolaire est donc une forme d'autojustification. Quant à la seconde, il est clair que, dans sa forme actuelle, elle a sans doute épuisé sa capacité de lutte contre les inégalités. En effet, la constitution de ghettos urbains conduit à enfermer dans certains établissements les enfants des classes populaires, notamment issues de l'immigration, qui deviennent des établissements « déclassés ».
    Les « zones d'éducation prioritaire » mises en place en 1982 visaient à tenir compte de cette réalité en affectant des moyens supplémentaires dans les établissements qui y sont situés. Mais force est de constater que, si certains établissements ont pu ainsi se redresser, ce n'est pas le cas partout. Et, en tout état de cause, les ZEP tenaient compte des inégalités entre établissements plus qu'elles ne les combattaient.
    La suppression pure et simple est une mesure d'inspiration « ultra-libérale », qui vise, au nom des limites de cette politique, à redonner bonne conscience à chacun et à laisser chacun, en fonction de ses moyens et de ses relations, trouver les « bons établissements » pour ses enfants. Elle doit être combattue.
    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>C'est à son aménagement qu'il faut se consacrer, par une politique de requalification des établissements déclassés. Plusieurs pistes peuvent être explorées.
    <o:p> </o:p>1 - L'affectation des bons élèves des classes populaires dans des établissements qui constituent des filières de réussite est possible grâce au développement des internats, qui est absolument nécessaire.
    <o:p> </o:p>2 - Il est nécessaire de mettre en œuvre la proposition de Patrick Weil qui consiste à décider l'affectation d'un pourcentage fixe des meilleurs élèves de chaque établissement (par exemple, 5%) dans les filières sélectives de l'enseignement supérieur. L'accès aux classes préparatoires aux grandes écoles, par exemple, serait ouvert à autant d'élèves du lycée de Calais ou d'Aubervilliers que des grands lycées réputés. C'est un moyen de redonner de l'attractivité à tous les établissements.
    <o:p> </o:p>3 - Une politique volontariste de répartition des options « rares » en direction des collèges et des lycées situés en ZEP serait aussi de nature aussi à redonner de l'attractivité à ces établissements.
    <o:p> </o:p>4 - Il pourrait aussi être envisagé un système de double affectation, en tablant d'abord sur le volontariat, de professeurs affectés dans des collèges de centre-ville ou dans des « grands lycées », qui pourraient effectuer une partie de leur service dans un établissement situé en ZEP, tout en restant titulaires de leur poste.

    5 - Il  pourrait être expérimenté dans une académie une forme de « busing » à la française. Il est rappelé que le busing désigne, dans certains Etats américains, la politique qui consiste, de façon volontariste, à transporter les élèves pour assurer la « mixité sociale » (et, en l'occurrence, aux Etats-Unis, la mixité raciale) des différents établissements. Mais les conditions de réussite d'une telle expérience doivent être soigneusement réunies.



    Ces mesures, qui peuvent être discutées, pourraient être de nature, avec d'autres (ce n'est pas exhaustif), à  Il faut placer les parents dans une autre situation que celle d'éviter les mauvais établissements et de rechercher par la débrouille ceux qui sont supposés les meilleurs. C'est la qualité de l'enseignement dans son ensemble qu'il faut reprendre.



    Patrick Quinqueton


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  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    «L'IDÉE RÉPUBLICAINE» Nouvelle collection de la Fondation Res Publica et des éditions Fayard



    Y a-t-il un déclin de l'école publique ? La question fait débat. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que l'école publique ne répond plus, aujourd'hui, aux besoins, tant culturels qu'économiques, de la société. L'auteur tente, dans ce petit ouvrage de 130 pages, d'analyser les causes de cette dégradation de l'institution scolaire. Il s'attache aussi à esquisser les voies de son redressement.



    Philippe Barret, né à Lyon en 1945, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, docteur en sciences politiques, est inspecteur général de l'Education nationale. Il a collaboré aux cabinets ministériels de Jean-Pierre Chevènement, dont celui de l'Education nationale. Il est intervenu, à deux reprises, lors de colloques de la Fondation Res Publica.



    Pour en savoir plus : http://www.fondation-res-publica.org/


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