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    Le plan Amara laisse sceptique le géographe Christophe Guilluy, qui n'y voit que des logiques dépassées niant la crise des classes populaires.

    Marianne2.fr : Dans le cadre du plan « Espoirs banlieue » dont elle présentera les grandes lignes à Vaulx-en-Velin le 22 janvier, Fadela Amara, secrétaire d'Etat à <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="la Politique" w:st="on">la Politique</st1:PersonName> de la ville, compte notamment injecter un milliard d'euros dans 50 quartiers sensibles. Pensez-vous, comme Christine Boutin, ministre du Logement, que ce nouveau plan banlieue s'ajoutera aux autres sans effet ?
    Christophe Guilluy : Les deux discours continuent de développer la même logique de « concentration des problèmes » qui voudrait que, quoiqu'on fasse, le chômage, la précarité et les inégalités seraient enfermées dans les « zones sensibles » comme leurs habitants. Or c'est faux : entre 1990 et 1999, le taux de mobilité en Seine-Saint-Denis a été de 61% ! Le taux de chômage reste inchangé mais les habitants ne cessent de se renouveler dans les mêmes quartiers.

    Alors que les pouvoirs publics continuent de réfléchir en termes de cloisonnement, parlant de ghetto, d'assignation à résidence, etc., la principale évolution sociale de ces dernières années a été la dispersion des chômeurs, des précaires, des immigrés... de toutes les populations ! Ce phénomène est par ailleurs amplifié par un mouvement d'immigration qui modifie lourdement la structure démographique de <st1:PersonName ProductID="la France. Or" w:st="on">la France. Or</st1:PersonName> l'Etat refuse de voir qu'il y a une déconnexion totale entre les flux migratoires et le marché de l'emploi alors que, dans la plupart des « quartiers sensibles », c'est le noeud du problème qui mène à un embouteillage dans la recherche d'emploi et à la précarité. Plutôt que de traiter de ce vrai sujet, on préfère parler d'urbanisme ou de discrimination.

     

    http://www.marianne2.fr 

     

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    Où l'on apprend que, comme Marianne2 l'avait annoncé, Arnaud Lagardère s'est porté candidat à la reprise du groupe Le Monde avec le groupe espagnol Prisa

     

    Le Monde restera-t-il la propriété de ses journalistes ? Ceux-ci sont, en tout cas, très mobilisés contre l'hypothèse - émise lundi 7 janvier par Marianne2 - d'une montée en puissance de Lagardère et de Prisa (éditeur du quotidien espagnol El Pais) au capital du groupe, en crise depuis la démission de deux membres de son directoire, Bruno Patino et Pierre Jeantet. En fait, Marianne2 est en mesure de reconstituer l'origine de la crise actuelle, bien qu'Alain Minc n'ait pas souhaité répondre à nos questions. A début du mois de décembre, Alain Minc sollicite et obtient un rendez vous avec Arnaud Lagardère. II lui demande si, « en cas de crise », Lagardère était prêt à monter au capital du Monde. La réponse a été positive. Pourquoi, alors que Lagardère souhaitait plutôt se désengager du quotidien depuis qu'il a opéré son virage stratégique vers les technologies numériques, le conflit avec Publicis pour le contrôle de la régie ne l'incitant guère, de surcroît, à rester un partenaire privilégié ?

     

    http://www.marianne2.fr 

     

    [Merci à Nicole]


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    Vous avez dirigé trois journaux, dont deux que vous avez créés. Comment analysez-vous la crise sans précédent que traverse aujourd'hui la presse écrite ?

    On oublie souvent que c'est un phénomène plus général encore. Sur les dix dernières années, la baisse d'écoute des télévisions et des radios est aussi très frappante. C'est une crise cataclysmique, le mot n'est pas trop fort. Les gens ne s'en rendent pas toujours compte car cette crise a été progressive. Mais si nous étions dans une pure économie de marché, il n'y aurait plus de quotidiens. C'est une crise de la démocratie, la télévision étant par ailleurs contrôlée par le pouvoir, soit en raison des liens d'amitié du patron de TF1 avec Nicolas Sarkozy, soit parce que la télévision publique est une télévision d'Etat.

    Vous dites qu'il faut "tout repenser" dans la presse. De quelle façon l'entendez-vous ?

    Il faut tout remettre à plat. D'abord sur un plan technique : il n'y a pas de concurrence dans l'imprimerie et les coûts d'impression sont très chers. Malgré tous les efforts des Nouvelles Messageries de la presse parisienne (NMPP), le prix de distribution est trop élevé. Quand j'explique à des industriels le pourcentage qui passe dans la distribution, ils sont effarés. Idéologiquement, je suis favorable au système coopératif des NMPP, qui permet à tous d'être distribué partout. Mais c'est parce que Marianne a quitté les NMPP (début 2000) que nous nous en sommes sortis : 8 millions de francs (1,3 million d'euros) de coûts en moins sur une année ! Enfin, tous les ans, on nous explique qu'on va rouvrir des kiosques. Or, tous les ans, il y en a de moins en moins.

     

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3236,36-996204@51-996263,0.html


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  • Pour le quatrième mois consécutif, le moral des ménages a reculé en décembre. L'indicateur qui le mesure a perdu un point à - 29 en données corrigées des variations saisonnières, après le très mauvais chiffre de novembre (en recul de 5 points, à - 28), a annoncé l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans son enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages rendue publique vendredi 4 janvier. Après une amélioration spectaculaire dans la foulée des élections présidentielle et législatives, le moral des ménages n'a cessé de se détériorer depuis le mois de juillet. Parmi les soldes composant l'indicateur résumé, l'opinion des ménages se dégrade dans tous les domaines sauf un : les perspectives d'évolution du niveau de vie en France, qui se sont améliorées de quatre points en décembre. Ce peut être le signe que le train de mesures gouvernementales sur les heures supplémentaires, qu'il s'agisse de la loi TEPA du 21 août 2007 ou des dispositifs prévus dans le projet de loi pour le pouvoir d'achat (rachat des journées de réduction du temps de travail), commence à avoir de l'effet ou à être pris en compte.En revanche, l'opinion des ménages sur l'évolution passée du niveau de vie en France se dégrade de deux points à - 61 points. Ce chiffre, le plus mauvais enregistré depuis un an, confirme l'écart croissant entre la mesure officielle de l'évolution du pouvoir d'achat (+ 3,3 % en 2007, selon l'Insee) et le ressenti des Français sur le niveau de vie.

     

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-995953,0.html


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    "Le président paraît culturellement incapable de saisir ce que peut être la souffrance des gens au chômage, des gens qui sont en permanence sous surveillance policière."

     

    Christian Delorme, prêtre dans la banlieue lyonnaise, initiateur de <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="la Marche" w:st="on">la Marche</st1:PersonName> pour l'égalité en 1983 et ex-membre du Haut conseil à l'intégration (1996-2002)

     

    Que vous inspirent les événements qui se sont déroulés à Villiers-le-Bel ?

    Les violences de Villiers-le-Bel s'inscrivent, en fait, dans une longue histoire. Il y a une trentaine d'années, les jeunes des banlieues se soulevaient déjà contre la police quand ils avaient le sentiment qu'une injustice insupportable était commise à leur encontre. Je me souviens, ainsi, d'émeutes dans des quartiers de Villeurbanne et de Vaulx-en-Velin (Rhône), à une époque - sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing - où l'on expulsait facilement hors de France des jeunes qui avaient grandi ici.

    Les motivations des jeunes de banlieue en 1983, lors de <st1:PersonName ProductID="la Marche" w:st="on">la Marche</st1:PersonName> pour l'égalité, diffèrent-elles de celles qui animent les cités aujourd'hui ?

    Mais complètement ! Il y a vingt-quatre ans, les jeunes criaient leur peur d'être tués par des policiers. D'ailleurs, le premier slogan qui a été imaginé pour la marche était : "Arrêtez de tirer, on n'est pas des lapins." Au début des années 1980, beaucoup de gamins se sont fait tuer par les forces de l'ordre après une course-poursuite ou un vol d'autoradio. Désormais, ce type d'homicide a quasiment disparu, car la justice s'est enfin décidée à sanctionner sévèrement. La situation est différente aujourd'hui.

     

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-987383,0.html 

     

    [Merci à Nicole]


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